3 août. Réveil à Beït Sahour que je parcours pendant que tout le monde dort encore. Certains jolis quartiers. Beaucoup d’ONG sur les panneaux des maisons, beaucoup liées à des églises. Ça me rappelle la discussion d’hier soir avec Anton, volontaire de l’AIC, et Daniel sur l’« aide »…
Sur les ONG, l’analyse critique de ceux qui restent un peu longtemps ici est obligée de constater que leur prégnance dans la vie économique et sociale des Palestiniens déconstruit le système politique et le dévitalise. Il n’y a plus que le Fatah et le Hamas, et trop de Palestiniens qui n’engagent leur activité qu’avec ou vers les internationaux. A Ramallah et dans certaines villes, quelle vivacité de la société civile en-dehors des ONG ? Quand à nous, définitivement nous ne sommes pas là pour « aider » mais avant tout pour s’aider d’abord soi-même, se découvrir et apprendre des autres. C’est comme le refrain de notre séjour à tous (ou presque) : On vient, on voit, et après ? à quoi cela sert-il ? Je me rappelle toujours dans ces moments-là ce que la CCIPPP nous a appris avant de partir en mission civile : votre voyage c’est 10% de votre engagement, le plus important c’est l’après (d’où mon acharnement à tenir ce blog…).
Sur les ONG, l’analyse critique de ceux qui restent un peu longtemps ici est obligée de constater que leur prégnance dans la vie économique et sociale des Palestiniens déconstruit le système politique et le dévitalise. Il n’y a plus que le Fatah et le Hamas, et trop de Palestiniens qui n’engagent leur activité qu’avec ou vers les internationaux. A Ramallah et dans certaines villes, quelle vivacité de la société civile en-dehors des ONG ? Quand à nous, définitivement nous ne sommes pas là pour « aider » mais avant tout pour s’aider d’abord soi-même, se découvrir et apprendre des autres. C’est comme le refrain de notre séjour à tous (ou presque) : On vient, on voit, et après ? à quoi cela sert-il ? Je me rappelle toujours dans ces moments-là ce que la CCIPPP nous a appris avant de partir en mission civile : votre voyage c’est 10% de votre engagement, le plus important c’est l’après (d’où mon acharnement à tenir ce blog…).
Nous retournons à Jérusalem en nous attardant le long du mur au check point de Bethlehem pour explorer les fresques et messages en tous genres qui tentent de cacher, décorer, sublimer voire défier ce Mur. Un taxi nous aborde et tente avec insistance de nous emmener voir d’autres lieux… l’occupation a son business. Mais peut-on lui en vouloir ?
Avec Pierre, nous ratissons le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem-El Quds et, le soir, nous installons dans une rue qui nous semble tranquille pour pique-niquer à l’heure de l’iftar. C’est mal calculé, car de cette rue arrivent progressivement des centaines de musulmans, qui entrent par là dans l’esplanade des mosquées pour la prière de ce soir de ramadan. La scène est assez cocace, nous en mode « pique nique baroudeurs » à l’européenne, eux en tenue endimanchée, hommes, femmes et enfants avançant d’un pas vif dans une atmosphère plutôt gaie. Nous retraversons ensuite la vieille ville pour ressortir et monter sur les premières hauteurs de Jérusalem-Est afin de contempler la ville by night. Magnifique panorama ponctué cependant de barrages israéliens, d’ambulances à vive allure et de pétards d’enfants. On voit bien maintenant le flux inverse des musulmans quittant l’esplanade des mosquées en descendant la rue où nous étions il y a 2 heures. Et l’embouteillage monstrueux que cela génère à la sortie de la ville !
Je connais bien maintenant tous les quartiers de la vieille ville (où je me suis tant perdue il y a deux ans !). Au centre il y a le cœur épicé du souk qui part de la Porte de Damas et s’enfonce dans le noir des ruelles. Les odeurs d’épices, à manger, des objets en tous genres, certains plus pour les touristes (toutes confessions confondues), d’autres pour les locaux, des femmes assises par terre vendent des fruits. Des petites échoppes d’artisanat : ici tout se fabrique, tout se répare.
Le quartier chrétien a des rues larges, souvent vides, avec en son centre le grand et beau marché artisanal avec sa fontaine aux lumières blafardo-psychédéliques et son restaurant panoramique.
Le quartier arménien a un peu le même calme, avec beaucoup d’échoppes d’artisanat typiques auxquelles on accède en baissant la tête, et de petites rues sans issue dans tous les sens. Tout cela monte et descend sans cesse sur des pavés polis par des milliards de pas depuis des siècles.
Le quartier juif est neuf ou rénové de partout, avec des plaques d’« « Histoire » » régulièrement placardées sur des murs clairs, des micros-musées et des fouilles à ciel ouvert. Ici tout est au cordeau, la pierre plus blanche, les vitrines bien propres. De petites places mignonnettes et d’autres grandes, avec des synagogues vieilles ou neuves, plus ou moins conservées, et de gros bâtiments modernes surplombant le Mur des lamentations.
Le quartier musulman est en deux parties : l’une intègre des lieux d’autres cultes, dont la fameuse via dolorosa qui souffre des centaines de groupes de touristes par jour. Un petit quartier ou cohabitent églises, mosquées, fronton israélien avec un ostensible candélabre à 7 branches, colonies et des soldats israéliens en permanence. Plus en profondeur, l’autre partie plus tortueuse et populaire qui amène à l’esplanade des mosquées. Des ruelles qui courent le long de la forteresse, une vie, du linge dehors, des décorations de ramadan, beaucoup d’enfants qui s’amusent à faire des farces aux passants. Et aux soldats ;-)
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