9 août. Nous retournons à Jérusalem où nous avons rendez-vous avec Ella qui nous a proposé de nous amener dans une colonie, à Ma'ale Adoumim. J'ai un peu hésité à y aller, mais je suis curieuse de voir à quoi une colonie ressemble de l'intérieur, après les avoir vues surtout du côté palestinien, là où on aperçoit surtout de grands murs surmontés de grillages, et des barres d'immeubles uniformes sur les collines.
Sur cette carte, qui "zoome" en violet sur le district de Jérusalem, avec la ligne verte censée séparer le territoire israélien du territoire palestinien, on voit très bien comment Ma'ale Adoumim a été construite très stratégiquement. En effet, presque au milieu de la Cisjordanie (laquelle est, je le rappelle, grande comme un département français), le projet est que la colonie s'étende jusqu'à Jéricho afin de couper progressivement la Cisjordanie en deux et casser sa continuité territoriale pour empêcher l'avènement d'un état viable. D'ores et déjà, cette colonie et beaucoup d'autres, ainsi que toutes les routes réservées aux Israéliens qui les relient, et toutes les zones confisquées par l'armée, contribuent à morceller de plus en plus la Cisjordanie et isoler les Palestiniens les uns des autres comme des rescapés sur des îlots submergés par des eaux montantes. Avec les checks points en place partout, il suffit d'un ordre militaire pour que tout déplacement soit complètement bouclé sur le territoire. En attendant, c'est déjà des galères quotidiennes pour faire circuler les marchandises, permettre aux familles de se retrouver et aux gens d'aller au travail d'une ville à l'autre.
Et pourtant, du côté israélien, c'est très simple... Un simple bus nous emmène, depuis Jérusalem-Ouest vers la colonie, après une demi-heure de 4 voies. Rien ne peut nous faire penser que nous sommes en dehors du territoire israélien, puisque les Palestiniens ne peuvent pas monter dans ce bus ni circuler sur cette route. Sauf que de chaque côté de la route, ce sont des villes arabes que nous voyons. Ella nous montre l'une d'entre eux, plus "neuve" en nous expliquant qu'elle a été construite pour y mettre les Palestiniens chassés de Jérusalem. Et nous arrivons ainsi sur ce grand espace néourbain au milieu de la terre aride de Cisjordanie. Ma'ale Adoumim, c'est quand même 49km2 (60 en comptant les territoires "sécurisés" autour) et 39 000 habitants.
Première chose marquante : les pelouses et palmiers, que l'on voit rarement dans les villes palestiniennes à cause du manque d'eau. C'est marrant ce micro-climat sur les colonies !
Ella nous montre la "vieille ville"... de 35 ans ! Les grandes colonies comme celles-ci ne sont pas habitées par des colons idéologiques et fanatiques comme aux avant-postes du désert, mais par une population pauvre, souvent des immigrés récemment arrivés en Israël qu'on envoie ici sans qu'ils sachent très bien où ils se trouvent. Ce sont des banlieues résidentielles de la ville de Jérusalem, avec de grands centres commerciaux, des écoles, mais de pas de travail !
Le petit reportage vidéo AFP ci-dessous présente bien la ville :
Et pour avoir une vision plus complète de son histoire et de la stratégie qu'il y a derrière, lisez "Confiscation et colonisation : L'histoire de Ma'ale Adumim" (article de 2005, les chiffres ont changé).
Nous ne restons pas longtemps, pas très à l'aise, et rentrons en direction du campus de l'Université de Jérusalem-Ouest. En effet, au milieu des bâtiments de la résidence universitaire, un petit campement (encore un autre !) a été installé par des étudiants israéliens, juifs et arabes pour protester contre la dégradation des conditions d'hébergement sur le campus : coût du loyer, accès handicapés, baisse des prix d'internet, état des laveries... mais aussi changement de direction qui humilie les arabes et se permet de rentrer dans les chambres à l'improviste.
Sur cette carte, qui "zoome" en violet sur le district de Jérusalem, avec la ligne verte censée séparer le territoire israélien du territoire palestinien, on voit très bien comment Ma'ale Adoumim a été construite très stratégiquement. En effet, presque au milieu de la Cisjordanie (laquelle est, je le rappelle, grande comme un département français), le projet est que la colonie s'étende jusqu'à Jéricho afin de couper progressivement la Cisjordanie en deux et casser sa continuité territoriale pour empêcher l'avènement d'un état viable. D'ores et déjà, cette colonie et beaucoup d'autres, ainsi que toutes les routes réservées aux Israéliens qui les relient, et toutes les zones confisquées par l'armée, contribuent à morceller de plus en plus la Cisjordanie et isoler les Palestiniens les uns des autres comme des rescapés sur des îlots submergés par des eaux montantes. Avec les checks points en place partout, il suffit d'un ordre militaire pour que tout déplacement soit complètement bouclé sur le territoire. En attendant, c'est déjà des galères quotidiennes pour faire circuler les marchandises, permettre aux familles de se retrouver et aux gens d'aller au travail d'une ville à l'autre.
Et pourtant, du côté israélien, c'est très simple... Un simple bus nous emmène, depuis Jérusalem-Ouest vers la colonie, après une demi-heure de 4 voies. Rien ne peut nous faire penser que nous sommes en dehors du territoire israélien, puisque les Palestiniens ne peuvent pas monter dans ce bus ni circuler sur cette route. Sauf que de chaque côté de la route, ce sont des villes arabes que nous voyons. Ella nous montre l'une d'entre eux, plus "neuve" en nous expliquant qu'elle a été construite pour y mettre les Palestiniens chassés de Jérusalem. Et nous arrivons ainsi sur ce grand espace néourbain au milieu de la terre aride de Cisjordanie. Ma'ale Adoumim, c'est quand même 49km2 (60 en comptant les territoires "sécurisés" autour) et 39 000 habitants.
Première chose marquante : les pelouses et palmiers, que l'on voit rarement dans les villes palestiniennes à cause du manque d'eau. C'est marrant ce micro-climat sur les colonies !
Ella nous montre la "vieille ville"... de 35 ans ! Les grandes colonies comme celles-ci ne sont pas habitées par des colons idéologiques et fanatiques comme aux avant-postes du désert, mais par une population pauvre, souvent des immigrés récemment arrivés en Israël qu'on envoie ici sans qu'ils sachent très bien où ils se trouvent. Ce sont des banlieues résidentielles de la ville de Jérusalem, avec de grands centres commerciaux, des écoles, mais de pas de travail !
Le petit reportage vidéo AFP ci-dessous présente bien la ville :
Et pour avoir une vision plus complète de son histoire et de la stratégie qu'il y a derrière, lisez "Confiscation et colonisation : L'histoire de Ma'ale Adumim" (article de 2005, les chiffres ont changé).
Nous ne restons pas longtemps, pas très à l'aise, et rentrons en direction du campus de l'Université de Jérusalem-Ouest. En effet, au milieu des bâtiments de la résidence universitaire, un petit campement (encore un autre !) a été installé par des étudiants israéliens, juifs et arabes pour protester contre la dégradation des conditions d'hébergement sur le campus : coût du loyer, accès handicapés, baisse des prix d'internet, état des laveries... mais aussi changement de direction qui humilie les arabes et se permet de rentrer dans les chambres à l'improviste.
Ce soir, juifs et palestiniens du campement rompent le jeûne du ramadan ensemble puisque c'était aussi une journée de jeûne pour les juifs pratiquants.
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