16/09/2009

Conclusions provisoires et personnelles... sur la situation politique


En 14 jours de mission officielle, plus quelques autres… nous sommes allés dans les principales villes de Cisjordanie, plusieurs villages, plusieurs lieux de Jérusalem-Est, et même un peu en Israël. Nous avons parcouru avec nos guides plus ou moins improvisés des centaines de km sur les routes… Avons vu le Mur sous plusieurs formes, les immenses colonies comme Ariel, et les petits camps de cow boys ou de colons russes perdus dans le désert, les terres épuisées des Palestiniens et les plantations luxuriantes des Israëliens…
Et nous avons vu si peu.

Nous avons eu la chance de discuter avec des dizaines de Palestiniens. Pour moitié des gens engagés, par leur militantisme, par leur travail, ou tout simplement par leurs actes de résistance quotidienne à l’oppression. Mais aussi des gens de la rue. Des jeunes et des vieux, très vieux même…
Et nous en avons rencontrés si peu.

Mais assez pour essayer une conclusion personnelle…

31/08/2009

Le parcours d'une Israélienne

Vous vous souvenez que le 15 août je déplorais, ainsi que certains d’entre vous, de ne pas pouvoir recueillir davantage le point de vue des Israéliens dans cette affaire. Eh bien mon vœu fut exaucé car j’ai eu l’occasion juste à mon retour d’accueillir pendant quelques jours une jeune Israélienne rencontrée lors de l’action dans les vignes avec l’association Ta’ayoush, dont elle fait partie. Quelle aubaine !

"Es-tu un terroriste?"

Mon camarade Djamel nous raconte son épopée à l'aéroport pour son retour en France. ça vaut la lecture !

"En arrivant au premier check-point (qui est encore très loin de l'entrée de l'aéroport), un soldat est monté dans le sherout et a demandé les passeports. Quant il a vu le mien, il m'a fait descendre avec les bagages. Et le sherout est reparti sans moi.

Passage au détecteur et fouille rapide des bagages avec détecteurs et chiffons. Ils ont mis un n°24 dessus. Question:
Pourquoi es-tu venu? Combien de temps? Connais-tu des gens? Où es-tu allé? As-tu des armes? Es-tu un terroriste?

26/08/2009

"Laisse la haine à ceux qui la méritent"

Pour prolonger un petit peu le voyage dans le même esprit, voici le témoignage de mon camarade Djamel, resté là-bas quelques jours de plus, et qui rapporte entre autres les paroles très fortes de Faez et d'Amjad.

" (...) à Tulkarem, j'ai été hebergé chez un fermier palestinien, Faez, où se trouvait déjà les autres Français qui m'attendaient. La situation de ce fermier comme de la plupart des paysans de la région a été mise en danger par le Mur. Beaucoup n'ont tout simplement plus de terres car elles ont été confisquées par Israël pour des raisons de sécurité, bien entendu ! Faez, lui, a vu son champ entouré par le Mur et par une usine israélienne qui rejette ses déchets sur ses terres et les rend donc improductifs. 

22/08/2009

Retour en pays libre




J'ai le cœur lourd en quittant Jérusalem. Je vais faire un dernier tour dans la vieille ville, très calme en cette journée de Shabbat et premier jour de Ramadan. Je repense à ce que m'a dit Mohammed hier soir "Jérusalem, c'est le Paradis", avec une telle sincérité. C'est vrai qu'en tournant dans les ruelles, on peut tomber sur des petits coins de havre de paix intemporels. Comme ce carré de verdure dans une petite cour, à laquelle mon vagabondage m'amène par hasard. Un vieux monsieur dort sur un banc, ses livres posés à côté de lui. Il ressemble à un religieux, mais de quelle religion ?

21/08/2009

Les yeux dans les yeux


Pour ce dernier jour en Palestine-Israël, j'avais prévu d'aller visiter Jérusalem-Ouest, c'est-à-dire la partie proprement israélienne. Ville nouvelle très moderne, claire, propre, parée de nombreux monuments en tous genres financés je présume par de riches donateurs pour l'état sioniste. J'aurais pu visiter le mémorial de la Shoah, le beau parc, voir la Knesset ou tel ou tel musée. Mais le cœur n'y est pas. Il est hors de question que je donne un shekel à cela, et je ne veux pas voir cet étalement de richesse. Je vais juste à la Poste pour poster tous les objets compromettant que je ne peux pas passer à l'aéroport (carnet de notes, artisanat palestinien, photos...). Au bout de 3 trajets (j'ai aussi posté les colis de Leila qui préfère rester anonyme au maximum), l'homme qui me reçoit commence à me trouver sympathique. Il me fait comprendre qu'il vaut mieux coller l'étiquette du recommandé après avoir ficelé le colis. "C'est mieux pour vous", me dit-il, d'un air à ne pas vouloir en dire plus.

20/08/2009

Les viols de la Ville Sainte


La mission s'est finie mardi (je ferai plus tard le récit de cette journée a Ramallah qui fut un parfait point final à notre séjour), mais pour ceux d'entre nous qui restent encore a Jérusalem, les surprises continuent.

Jusqu'à présent, nous considérions la vieille ville, où se situent la plupart des lieux saints de Jérusalem, comme un lieu préservé de l'oppression raciste d'Israël. La cohabitation au sein de ses murailles de communautés juives, arabes, chrétiennes et arméniennes (chacun dans des quartiers déterminés), à laquelle il faut bien ajouter la communauté de touristes, pèlerins ou pas, nous semblait respirer dans l'idéal un esprit d'Universalité, souvent de tolérance, ou tout du moins d'une indifférence pacifiante. Pour plusieurs d'entre nous, cela allait presque jusqu'à nous agacer : quand un marchand vend des T-shirts avec indifféremment "I love Israel" et "Free Palestine", ça laisse a penser que le business touristique a totalement annihilé leur conscience politique, et donc leur idéal de justice.

Mais, alors que nous faisons depuis 2 semaines des allers-retours entre notre auberge, située au cœur de la vieille ville, et les différents points de chute de notre mission, ce n'est qu'hier que nous avons vraiment pris conscience, collectivement, que même la vieille ville est atteinte en son cœur par la logique de harcèlement sioniste. Ce n'est qu'hier que nous avons compris que le visage pacifique des commerçants du quartier arabe dissimulait des tragédies dans les arrières cours de la vieille ville.

19/08/2009

Le Mur et l'Esplanade

Parenthèse symbolique :


J'ai visité au petit matin l'esplanade des Mosquées. C'est sans conteste l'endroit le plus reposant et le plus beau de la Vieille ville (voyez plutôt mes photos), le dôme du Rocher surplombant la cité de son éclat d'or.

18/08/2009

Savoir... agir... boycott 729 !


Chers amis fidèles lecteurs, j'espère que ce dernier témoignage répondra à une partie de vos attentes, car la dernière rencontre officielle de la Mission arrive à point pour conclure notre séjour de façon positive. En effet, nous avons rendez-vous à Ramallah avec les représentants de la campagne BDS : Boycott Désinvestissement Sanction.

Cette question du boycott nous préoccupe pas mal depuis le début de la Mission. Nous nous efforçons autant que possible d'éviter d'acheter des produits israéliens (reconnaissables au code barre qui commence toujours par 729). Mais nous en trouvons partout, même chez les petits commerçants des villages les plus mobilisés contre la colonisation.

17/08/2009

Sheikh Jarrah 11 jours apres

Nous apprenons aujourd'hui qu'un homme a ete arrete par l'armee a Bil'in le jour meme de notre depart du village. Comme quoi, la presence des internationaux dans les villages n'est qu'un sursis pour la population palestinienne...

***

La journée initialement prévue à Akka (St-Jean d'Acre) a été annulée. C'est dommage, mais la grasse matinée (limitée dans un dortoir) est la bienvenue ! Mais nous apprenons dans la journée qu'une contre-manif a lieu à Sheikh Jarrah, dans le quartier des 2 familles récemment expulsées que nous avions visitées lors des premiers jours de notre visite. Je laisse Leila raconter cela a ma place :

16/08/2009

A la fois Palestiniens, Israeliens, arabes, bedouins, et parfois noirs


J´ai eu du mal à garder les yeux et les oreilles ouverts aujourd'hui, et pourtant journée importante puisque c´est la seule que nous passons en Israël, après avoir sillonné toute la Palestine cisjordanienne. La rencontre avec les Bédouins du désert du Neguev est un cas d´école concernant l´embrouillamini des identités.

Nous devons prendre le bus à la gare routière centrale. C´est presque un check point qui nous attend, avec un contrôle de sécurité des sacs très minutieux, et même un contrôle de passeport pour celle de nous qui porte un keffieh ! La gare est blindée de soldats partout, des jeunes qui partent pour leur semaine de service, avec leur arme bien impressionnante aux côtés. Dans le bus aussi, tout est vert kaki.

Nous sommes a Rahat, ville triste du Neguev.

15/08/2009

Face aux soldats


(compte rendu officiel de la mission)

Nous sommes 4 de la mission à décider d'accompagner l'association Taayoush sur une de ses actions hebdomadaires en campagne d'Hébron (malgre notre petite, toute petite nuit a Bil'in).

14/08/2009

Ceux qui ne dorment jamais

Bil'in est un peu le village symbole de la résistance contre le Mur, même si ce qu'il vit est commun a beaucoup de villages palestiniens. Comme dans plusieurs autres villages, des manifs y ont lieu tous les vendredis pour s'opposer a l'avancée du Mur sous toutes ses formes. En partant pour la manifestation de Bil'in, nous ne pensions pas que le plus fort de la journée ne serait pas cette manifestation. Pourtant, les temps sont chauds a Bi'lin, la mort en avril d'un résistant du village abattu dans une des manifs pacifiques, et les arrestations nocturnes récentes dans le village, ont fait progressivement monter la pression. Les internationaux sont appelés a la rescousse.

13/08/2009

Les Palestiniens oubliés de la vallée du Jourdain


Voici une journée très très chaude dans la vallée du Jourdain. Nous passons rapidement par Jericho pour arriver dans un petit village sur flanc de montagne, qui reconstruit ses maisons démolies par les Israëliens avec l'aide de volontaires de Génération Palestine (18 maisons démolies en 3 ans). Fathy, notre partenaire, dont l'association supervise tous les projets de développement et de résistance à la colonisation de la Vallée, nous fait un panorama des lieux, le principal problème étant lié à l'eau évidemment, réquisitionnée par les plantations coloniales (il n'y a pas d'autre mot) gigantesques de la vallée.
Ici vivaient 200 000 Palestiniens, aujourd'hui après la Nakba il en reste 56 000 (la plupart se sont réfugiés en Jordanie, embarqués dans des camions-charters de force ou contraints pour des raisons économiques à s'y exiler). Ainsi ce sont 36 colonies qui se sont installées ici, soit 6000 colons. Plus de larges zones militarisées, notamment le long de la frontière avec la Jordanie.
Malgré son climat désertique, Israël a plusieurs enjeux dans cette région :

12/08/2009

Le choc Hébron


"Welcome to Hebron !", c'est par ces mots qu'un gamin m'accueille en arrivant dans cette ville de Cisjordanie de 9 millions d'habitants, la ville d'Abraham, enjeu politico-religieux de taille pour Israël. Symbole paroxysmique de la Colonisation avec un grand C et surtout... de grands cons !
Je crois bien n'avoir jamais autant juré de toute ma vie contre un groupe d'humains.

11/08/2009

Le Mur des autres lamentations

Mahmoud et son ami Mohammed-el-Che-Guevara nous emmènent aujourd'hui faire le tour du district de Bethléem pour comprendre tous les aspects de la colonisation telle qu'elle se joue ici. Les colonies sont des blocs de bâtiments blancs à plusieurs étages, situées en haut des collines, entourées de barbelés, de caméras, de tours de guet et de soldats. Elles commencent en général par un îlot de caravanes, les « points d’avancement », qui petit à petit donnent lieu à de véritables villes, jusqu'à des dizaines de milliers d'habitants parfois. Les infrastructures de la ville ne tardent jamais à apparaitre, comme cette Université ultra moderne ou ce grand stade. En bas des colonies, les check-points filtrent les passages.

10/08/2009

Mahmoud, un Astérix palestinien


Nous partons de Naplouse à Ramallah, ou nous nous rendons sur l'incontournable tombe de Yasser Arafat. Un lieu assez sobre, bien gardé, avec une citation de Mahmoud Darwich.

Après une arnaque au taxi, un passage rapide par Jérusalem où nous reprenons des affaires à l'auberge de jeunesse et un casse-croute avalé sur le bord de la route, nous repartons pour Bethléem jusqu'au village Al Ma'ssara où nous avons été appelés il y a deux jours car des expulsions y sont imminentes. Les villageois demandent la protection des internationaux contre les attaques nocturnes des Israéliens. Nous arrivons en même temps qu'un groupe de Génération Palestine et quelques membres du NPA. L'ambiance est très paradoxale. Nous sommes dans une zone particulièrement menaçante pour les Palestiniens, et pourtant l'atmosphère est très détendue, presque festive. Mahmoud, notre hôte et le maire du village, nous explique pourtant la situation avec gravité, voire solennité.

09/08/2009

Le faux printemps de Naplouse


Naplouse est une ville à l'atmosphère très étrange. Ville sinistrée par la guerre et en particulier les attaques israéliennes pendant la seconde intifada, elle est en phase de "normalisation" depuis seulement deux semaines. Les restaurants, les quelques panneaux publicitaires, la réouverture des banques et l'enseigne lumineuse du grand hôtel de la ville donnent le change. La police palestinienne se préoccupe du port de la ceinture et quelques touristes se baladent dans la rue. Pas de vrais touristes en fait : des journalistes, des humanitaires, des curieux comme nous… mais peu importe, ils visitent la savonnerie de Naplouse et goûtent sa spécialité, le knaffe.
Mais c'est comme un coulis de confiture sur un gâteau de sable…

08/08/2009

Une vie à attendre

Hier samedi, journée au camp de réfugiés de Fara, dans la montagne près de Naplouse (district de Jénine). Ce camp ne ressemble plus à un "camp" depuis des années : plus de tentes, des infrastructures d'eau et d'électricité, un comité populaire assimilé à une mairie, des écoles, des petites maisons et des rues étroites certes très serrées, très pauvres, où les 80 pour cent de chômage créent une atmosphère endormie, mais peut-être pas plus que dans bien d'autres villages palestiniens... tout d'une petite ville donc, mais ses habitants y tiennent : ils sont dans un camp de réfugiés car ils sont des réfugiés. Renoncer à ce statut, c'est oublier leur terre, leur mémoire, l'injustice incroyable qui leur a été faite dans la violence physique et psychologique du déracinement.

07/08/2009

Juste de l'eau


Hier matin : passage à l'OCHA, institution humanitaire onusienne, qui nous fournit des cartes très détaillées sur la situation géopolitique de chaque zone palestinienne (très très utile pour comprendre les enjeux géopolitiques) : les frontières de 47 (partage de l'ONU), de 49 (après les premières annexions israéliennes aujourd'hui reconnues tacitement par la communauté internationale), celles de 67 quand Israël a tout occupe, puis celles des accords d'Oslo en 93, lesquels accords ont amené a la création des 3 zones distinguant les territoires occupés de ceux ayant une plus ou moins grande autonomie palestinienne. S'ajoutent à cela les nouvelles colonies qui n'en finissent pas, le tracé du Mur (débordant largement de la ligne verte autorisée), des autres murs, des routes de colonisation, checks points et autres positions israéliennes partout... bref, des cartes très colorées et qu'il nous faudra étudier précisément dans les jours a venir.

Nous partons ensuite participer à un convoi d'eau symbolique à destination de villages de Cisjordanie dont les Israéliens ont coupé les accès en eau, bien qu'ils soient situés en zone A, c'est à dire la zone où les Palestiniens sont censés avoir le plus d'autonomie. Dans les faits, ce sont les Israéliens qui ont le contrôle des arrivées d'eau puisque ces zones sont de petites enclaves au milieu de territoires occupés.

Des zones asphyxiées... et assoiffées. A Qarawat Bani Zatyid par exemple, les robinets sont à secs depuis des mois. Les Palestiniens doivent se débrouiller pour acheter l'eau à plusieurs km de là. Et autant vous dire qu'il fait chaud...

06/08/2009

Les drapeaux et le cerf-volant

Il était une fois des dizaines de drapeaux blancs et bleus, piqués droit sur des briques grises fraichement assemblées, flottant tous dans le même sens. Il était une fois un petit cerf-volant aux couleurs du drapeaux de la Paix, navigant de ci de là au gré du vent et de la main des enfants. Que disaient les grands drapeaux aux petit cerf-volant ? Nul ne connait leur langage. Mais ils soufflèrent si fort un jour que le petit cerf-volant en perdit l'équilibre et, voulant se rattraper à un fil électrique qui passait par là, s'y trouva tout emmêlé, emprisonne dans le fil de sa liberté.


J'ouvre une parenthèse : 3 d'entre nous étions loges dans un Couvent catho français à l'extérieur de la vieille ville, dans Jérusalem-Est. Mais le couvent et les autres constructions, palestiniennes, du quartier de Ras el 'Amoud, sont eux aussi menacés par la barrière de colonie qui se construit à touche-touche. Ces chantiers poussent littéralement les murs des bâtiments arabes, poussant par exemple le dispensaire du Secours Catholique à la ruine. Les drapeaux israéliens flottent allègrement sur le toit de ces bâtiments en construction, comme pour dire "regardez, ce terrain-la aussi, on l' a eu". Sur le toit d'une maison en face, des enfants jouent au cerf-volant, un beau cerf-volant de toutes les couleurs. Cet après-midi, quand nous y sommes repassés, le cerf-volant s'était emmêlé dans un fil électrique... Difficile d'être libre ici, même pour un cerf-volant.


Plusieurs autres cerfs-volants croiseront mon chemin en Palestine... Quand les routes sont fermées tout autour, le ciel demeure l'ultime échappatoire pour l'imaginaire des enfants...

Démolition, vol et reconstruction de maisons

Cette journée fut d'une intensité incroyable, nous avons tous du mal à nous en remettre.
Les 9 membres du groupe se sont retrouvés hier dans l'après-midi, au gré des ballades dans la vieille ville (belle belle vieille vieille ville...), et puis tous ensemble à 17h au RV prévu. Le temps d'un long calage logistique (passeports, téléphones, organisation) et voila, la mission est lancée !

Ce matin nous sommes allés a Anata (orthographe ?). Un petit topo géopolitique s'impose : ce village se situe à la frontière Nord de Jérusalem, en Cisjordanie. Il s'agit donc d'un village palestinien qui est en train d'être encerclé par un mur afin d'isoler les habitants, les asphyxier et les obliger à fuir.

05/08/2009

Premières visites de Jérusalem

Premier tour hier à Jérusalem dans la vieille ville, via le quartier arabe : l'ambiance du souk me happe, odeurs,couleurs, chaleur, vie. J'ai honte d'apparaître comme une touriste, le tourisme est tellement futile dans un pays en telle souffrance...

Et pourtant je vais quand même aller voir le Mur des Lamentations (je voulais d'abord aller à l'esplanade des mosquées mais un soldat israélien m'a redirigée vers le Mur), et l'église du St-Sépulcre avec le tombeau de Jésus. Le Mur des lamentations porte terriblement son nom, le lieu n'est pas impressionnant, plus petit que ce à quoi je m'attendais. Les femmes s'agglutinent sur 1/3 du Mur alors que les hommes bénéficient des 2/3...

L'Église du St-Sépulcre est beaucoup plus impressionnante que ce que j'aurais pensé... je ne m'étale pas dessus (on attend que je libère l'ordi) mais je raconterai à mon retour si vous voulez
A suivre...

Bien arrivée

Ça y est, j'y suis !
Je vais essayer de livrer mes impressions en vrac comme écrites sur mon petit carnet...

Arrivée facile, très facile, a l'aéroport de Tel Aviv, moi qui me préparait à l'inspection générale, longue et paranoïaque, qui arrive pourtant souvent pour les étrangers arrivant en Israël.
Du coup, la paranoïaque, c'était moi ! J'ai bien fait la fille fatiguée, innocente, qui vient en touriste et en pèlerinage voir ce beau pays qu'on nous vante tant et surtout surtout je ne vais pas aller m'aventurer dans ces endroits remplis de terroristes. J'ai su après que d'autres n'ont pas eu la même chance, par exemple Latifa qui a été refoulée arbitrairement a sa correspondance à Bruxelles (par la compagnie israélienne), a dû prendre un autre avion et a subi un interrogatoire pousse en arrivant a Tel Aviv.

Quant à moi, la jeunette à la douane m'a juste demande ce qu'était ce tampon bizarre sur mon passeport : la Mauritanie, ah d'accord (sait-elle au moins où cela se trouve ?), s'est interrogée de me voir voyager seule, quelle idée !, a voulu connaître ma destination et les raisons de mon voyage, et m'a ordonné vertement d'ôter les mains du guichet (dont ne dépassait d'ailleurs que mon nez, mais que cachent-ils derrière ce si haut guichet ?)

Le trajet entre l'aéroport et Jérusalem (1h) donne un premier aperçu très frappant de la situation : des lignes de bitume toutes droites entre des collines de terre rocailleuse abattue de soleil. Et partout des hérissements de barbelés, grillages, barrières et - déjà - de murs de toutes sortes. Plus une présence militaire ostensible évidemment. Des mosquées entourées de fils de barbelés, des maisons blanches toutes neuves copiées-collées en haut des collines, la traversée d'une petite ville ultra-orthodoxe, avec des petits garçons au crâne rasé, avec la kippa et cette mèche de (faux ?) cheveux qui en pend.

Dans le sherout (taxi), des conversations futiles entre un religieux grec catholique, deux jeunes françaises juives et un anglais... ils parlent de tourisme... ce mot m'écorche les oreilles, ici.

Voici pour ces premières impressions, la suite bientôt...

03/08/2009

Des cartes qui parlent toutes seules...



...en introduction de ce voyage !