02/08/2011

"Peut-on être Indigné et colonialiste, voire sioniste ?"

Petite parenthèse à mon récit pour compiler ici quelques articles sur le mouvement des "Indignés" israéliens
(en tout cas les initiateurs du mouvement s'en revendiquent), dit aussi mouvement du "14 juillet" (jolie coïncidence révolutionnaire, beaucoup de promesses, mais...) ou plus généralement le mouvement pour la justice sociale.
En complément de mon article sur les rencontres de ce mouvement sur place "Indignés dignes, indignes, dingues, donc ?".
Ma sélection se rapporte spécifiquement aux enjeux des droits pour tous, y compris pour les Palestiniens des territoires de 48 (en Israël) et ceux des territoires occupées et réfugiés.


Le 6 août par Abir Kopti :
 « La justice sociale ne peut pas être divisée ou classifiée. Si ce n’est pas une justice pour tous y compris tous les Palestiniens, alors c’est une fausse justice, une justice d’élite ou une « justice pour juifs seulement » exactement à la manière dont fonctionne la démocratie israélienne « pour juifs seulement ». Le mouvement du 14 juillet est une grande occasion pour les Israéliens pour refuser à leur Etat de continuer à sombrer en un régime d’apartheid. »

Le 9 Août par Dimi Reider et Aziz Abu Sarah
 « Avant l’arrivée deseptembre, les protestataires doivent d'abord garantir quelques accomplissements plus terre à terre, comme le contrôle du loyer dans les plus grandes villes d'Israël, ou peut-être, comme le demandent des affiches, faire tomber le gouvernement de coalition de M. Netanyahu.
Alors seulement, un sentiment de victoire et de puissance démocratique pourrait propulser les Israéliens vers la contestation de l'occupation, qui reste le plus grand et l’unique obstacle pour la justice sociale et politique de chaque côté de la Ligne Verte. »

Le 10 août par Uri Avnery
« C’est délibéré. Les organisateurs, jeunes gens et jeunes femmes anonymes – principalement des femmes – sont très déterminés à ne pas être catalogués comme “de gauche”. Ils savent que soulever la question de l’occupation fournirait à Nétanyahou une arme facile, diviserait les occupants des tentes et ferait avorter la protestation.
Nous du mouvement de paix le savons et le respectons. Nous nous sommes tous astreints à la retenue, pour que Nétanyahou ne réussisse pas à marginaliser le mouvement et à le présenter comme un complot pour renverser le gouvernement de droite.
Comme je l’ai écrit dans un article de Haaretz : Pas besoin de pousser les manifestants. Le moment venu, ils arriveront à la conclusion que l’argent pour les principales réformes qu’ils demandent ne peut venir que de l’arrêt de la colonisation et de coupes dans l’énorme budget militaire de centaines de milliards – et cela n’est possible qu’avec la paix. (Pour les aider, nous avons publié une grande annonce qui dit : “C’est très simple – Argent pour les colonies OU argent pour le logement, les services de santé et l’éducation”). »

Le 10 août par Michèle Sibony (UJFP)
« Les Palestiniens d’Israël savent mieux que quiconque ce que peut coûter de violence un forcing sur cette question. Ils sont témoins d’un mouvement qui n’a pas les moyens de poser les vraies questions, d’inclure toute la population, et donc d’être révolutionnaire. Même si le slogan Ma’apeha Révolution résonne partout dans les cortèges. Lin Chalozin, de Tel Aviv m’a cependant reprise dans une conversation sur l’avenir du mouvement, « ce qui compte n’est pas ce qui sera, mais ce qui est, ici et maintenant, et c’est une formidable école de pensée politique et de démocratie directe ».
Il n’y a pas de peuple israélien, c’est un fait, tant qu’une partie de sa population est exclue du collectif national sur des critères ethniques, et ne bénéficie pas de tous les droits de citoyen à part entière. »

Le 14 août par David Kanner
"Abed Abou Shhadeh veut unir juifs et Arabes"


"Dans Jaffa, à quelques centaines de mètres des tentes du boulevard Rothschild, juifs et Arabes se rencontrent tous les soirs depuis deux mois pour lutter contre les problèmes de logement, les expulsions ou les démolitions de maison. Il aura fallu l'expulsion d'un homme pauvre de sa maison héritée de son père, survivant de la Shoah, pour que toute la communauté de Jaffa, juive et arabe mélangée, forme un campement en signe de protestation, sur le petit jardin de l'église Terra Santa, dans le quartier Ajami. Abed Abou Shhadeh soutient la cause depuis le premier soir."

Le 15 août par Haggai Matar
« Le mouvement du 14-Juillet peut-il renverser les rôles pour une causeprogressiste à l'intérieur d'Israël ? »
« La lutte sociale révolutionnaire qui se déroule en Israël approche aujourd'hui un point critique : soit elle s'effondre sous la botte des "raisons de sécurité" et de la ségrégation raciale, soit elle se libère de tous les anciens dogmes et faire redémarrer le système politique. »

Le 17 août par Fadwa Nassar
« Les Palestiniens de 48 (qui vivent dans leur pays occupé en 48, devenu entité israélienne) ont décidé, il y a plus de dix jours, de mener leurs propres protestations contre le gouvernement sioniste, refusant de participer aux tentes de protestation installées par les sionistes. Avec la participation d’une dizaine de comités populaires de quartiers et de villages, ainsi que des comités d’étudiants, le Haut comité de suivi des masses arabes, réuni à Nasra, dans al-Jalil, a pris la décision de mener une vaste campagne de protestation, mettant en avant les revendications palestiniennes : « de la terre et du logement ». Il a mis en garde, dans son communiqué, « contre toute lecture erronée des protestations en cours dans le pays », a souligné la différence entre les protestations de la rue « israélienne » et les revendications palestiniennes, avant de conclure : « nous ne mettrons pas les pieds dans les tentes "israéliennes" ».”

Le 27 août par Joseph Dana and Max Blumenthal 
"J14 : la révolution exclusive" 
"La décision d'exclure l'occupation des doléances du mouvement du 14 juillet  est entièrement naturelle. Le courant principal du public juif a décidé de lui-même, et sans une vraie réflexion interne, que la justice sociale pouvait coexister avec un système d'exclusion ethnique. Ainsi, tandis que le mouvement du 14 juillet avance de ville en ville à travers Israël, mugissant pour la dignité et les droits, les Palestiniens restent bien à l'écart derrière une matrice élaborée pour le contrôle - le Mur de fer. 10 ans de séparation n'ont pas seulement rendus les Palestiniens invisibles au sens physique. Ca les a effacés de la conscience israélienne.
"C'est très étrange de voir une manifestation pour la justice sociale qui ne mentionne pas l'occupation", remarquait Gidi Grinstein, un confident du ministre de la Défense Ehud Barak, qui dirige l'Institut Reut, un think tank israélien lié au gouvernement. "Mais beaucoup de gens en Israël ne croient même plus qu'il y a une occupation. Ils voient l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, et pensent qu'il y a un gouvernement fonctionnel. Ils entendent parler de la résolution pour un Etat à l'ONU en septembre, et pensent que la Palestine est un vrai état."

Le 2 septembre par Hélène Prudhon
"L’été israélien résistera-t-il à l’automne sécuritaire ?"

"Après un mois et demi de mobilisation sans précédent, le mouvement des « indignés » israéliens arrive à un tournant : comment faire pour ne pas être éclipsé par le retour dans l’actualité des questions de sécurité et gérer la lassitude inévitable face à un long marathon social ?
"


Les Indignés espagnols s'adressent aux Indignés israéliens : "pas de justice sociale sous apartheid" :

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